Ecole officielle en brousse – Ecole Beauvoisin

Le 27 février, nous avons eu la chance d’aller observer certaines classes d’une école située en brousse. Cela a été possible grâce à un enseignant qui y travaille et qui est membre de l’association OHDS-TOGO. Nous avons du attendre deux semaines avant de pouvoir y aller car nous attendions l’accord du recteur.

Nous y sommes allées en moto, le village est à 30 minutes environ de Notsé.

Le matin, je suis allée en classe de CM1, composée de 49 élèves. Nous retrouvons le renforcement positif et des techniques similaires au privé (debout/assis). La classe m’a semblée très disciplinée, silencieuse, et l’usage des répétitions moins important. Probablement car les élèves étaient plus grands que ceux que j’avais pu avoir à Soké.

Les classes sont plus grandes que dans notre école, elles sont fermées et peuvent être verrouillées. C’est un point non négligeable car les affaires de l’enseignant et des élèves peuvent y être laissées. D’ailleurs, les bureaux des élèves comportent un casier contrairement à Soké. Cependant, la classe de CE1 se trouve encore dans une « appartam classe ». Il s’agit d’une classe à l’extérieur en bois et paille. Ces classes avaient été construites au moment de la création de l’école, aujourd’hui, seule la classe de CE1 s’y trouve.

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Lors de la récréation, nous avons été surprises par le comportement des élèves. Ils étaient tous autour de nous, ébahis. Au début, on ne pouvait même pas sortir de la classe car ils restaient devant la porte pour nous observer. Certains n’avaient tout simplement jamais vus de blancs.

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A midi, nous avons retrouvé une partie de l’équipe pédagogique afin de leur faire part de nos observations et ils nous ont fait part de leurs points de vue. Dans les écoles officielles, les élèves seraient plus amenés à réfléchir. Dans le public, les enseignants sont encadrés, ils sont mieux suivis même s’ils peuvent être volontaires comme les enseignants du privé. Nous nous sommes donc demandées ce qui motivait les parents à inscrire leurs enfants dans le privé. Il s’agit en réalité du nombre d’élèves par classe moins élevé. Les élèves des écoles officielles sont souvent issus de familles défavorisées. Nous avons eu l’occasion à plusieurs reprises de discuter avec l’enseignant qui nous a permis de venir dans cette école, nous le connaissions bien puisqu’il venait souvent nous rendre visite. Il nous a confié que les élèves du public avaient souvent une mauvaise hygiène corporelle, les parents ne leur donnent pas toujours à manger avant d’aller à l’école d’autant plus que certains ont un trajet école/maison assez long. Cela entraîne un manque de concentration. Les écoles privées sont assez chères, entre 20000 et 40000 francs CFA l’année. (1 euro = environ 655 francs CFA).

Ensuite, nous avons mangé dans un village proche et nous sommes allés au marché. Il ressemble pour beaucoup à celui de Notsé, mais plus petit.

L’après-midi, nous ne devions pas partir après 16h car il est dangereux de prendre cette route à partir de 17h. Nous sommes donc restées en classe qu’une heure. Avec Karen, nous avons choisi d’aller en CP2 où la classe comporte 82 élèves. Vu le nombre important d’élèves, ils sont parfois 4 par banc alors que dans le privé ils sont deux au maximum. Le nombre important d’élèves ne permet aucune individualisation. La classe est agitée, les élèves se déplacent pour se faire interroger ou pour féliciter des élèves. Nous avons retrouvé le système du mérite puisque l’enseignant a fait cadeau d’une craie à un élève pour le féliciter d’avoir trouvé la bonne réponse. C’est également un moyen de motiver les élèves à travailler. L’enseignant utilise beaucoup les répétitions et concrétise le vocabulaire avec des objets réels. Lorsque nous y étions, ils étudiaient la correspondance, l’enseignant avait apporté une lettre et une photo.

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Nous sommes ensuite repartis alors que les élèves étaient en récréation. Ils ont couru après nos motos pour nous saluer.

Petit moment d’émotion… !

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